C'est une affaire délicate. Ordinairement, dans le cadre d’une écriture de livre, on parle de tarifs allant de 50 à 100 euros de l’heure (ou de 75 à 100 euros la page). Si l’expérience du rédacteur est un critère, la charge de travail et le profil de la plume sont de meilleurs indicateurs. On interrogera donc la nature du texte (écriture littéraire ou plus technique), ainsi que le degré de recherche nécessaire.
De même, il faut penser aux échanges, si importants, c’est-à-dire aux interviews, aux cadrages, aux bilans… En conséquence, le plus souvent, la personne désireuse de confier la rédaction de son livre ou de son discours peine à estimer ce que sera le tarif de la prestation…
Pour ma part, je répugne à la tarification rigide. Je préfère amplement définir en amont des modalités de travail, un délai de livraison pour la V1, et proposer un tarif qui inclura toutes les communications désirées de part et d’autre. Cette tarification, naturellement, comprendra l’ensemble des réécritures jusqu’à la version définitive.
Ce billet ayant une vocation informative, il me faut préciser qu’il existe d’autres manières de procéder. Sans doute, d’ailleurs, ont-elles chacune leurs intérêts et leurs mérites. Seule chose certaine : aucune règle tarifaire pour une création de contenu. J’aurais plutôt tendance à tracer une délimitation entre ce qui est automatisable et ce qui ne l’est pas.
Ce qui distingue la froide perfection de la machine et les charmes puissants de l’artisanat.
L'épineuse question des montants...
C’est une bonne question. Une vraie question. Les progrès en la matière sont effectivement considérables et l’on n’a jamais tort de considérer un recours technologique. Même nouveau. Même perturbant.
La première raison est évidente : le coût. Avec une petite maîtrise de l’outil, il est tout à fait possible de composer les prompts efficaces, d’où jaillira un texte, rarement suffisant, il est vrai, mais souvent utile. Comme base. Pour trouver des quelques idées. Ou lorsqu’il s’agit de « cracher » des lignes et draguer ainsi Google. Il faut essayer.
Écrire avec l’IA pour esquiver les tarifs du copywriting ?
On notera néanmoins que les pénalités Google commencent à tomber ! Écrire pour le web n'est pas qu'une affaire d'optimisation brutale et vous remarquerez que les pages web les mieux référencées ne sont pas celles qui s'en tiennent à une rédaction SEO effrénée. Dans le monde digital, la bonne stratégie éditoriale prime la suite de mots-clés. C'est le cas depuis bon nombre d'années, et les moteurs de recherche seront de plus en plus attentifs aux tentatives de les abuser. L'IA générative pour la création de contenu est loin d'être au point. Très loin. En un sens, et contrairement à ce qui a pu être répété, le (bon) rédacteur web a de l'avenir.
Dès lors que c’est d’un texte plus personnel que l’on a besoin, les choses sont moins réjouissantes encore. Trois cas me semblent emblématiques : l’ouvrage aux visées ambitieuses, le contenu éditorial d’un site que l’on voudrait original ou, le discours animé d’un rythme intérieur.
C’est le mode de tarification le plus fréquent en rédaction web. Cependant, il perd de son sens lorsque l’on s’adresse au prête-plume afin de composer un ouvrage. Dans ce cas, le calcul repose plus volontiers sur le nombre de pages ou de feuillets (1500 caractères).
Ici les écarts sont considérables. On commence à 1 centime le mot, pour aller jusqu’à 2 euros dans les cas extrêmes (réels néanmoins). Il en va des compétences rédactionnelles, mais pas uniquement.
La facturation au mot
Selon qu’il s’agisse de rédiger une page d'accueil de site, la biographie de son dirigeant, un article de blog, une description de produit ou une newsletter, il est évident que le temps de recherche n’est pas le même. La nature du texte est un facteur de poids, mais le secteur ou le degré de précision requis en sont aussi. Optimiser des fiches produits dans une perspective SEO pour l'e-commerce est une chose. Écrire pour une marque de luxe, en suivant une charte éditoriale, avec l'élégance comme principale visée, en est une autre. La stratégie de contenu, à elle seule, permet d'écarter bon nombre de prétendants, mais elle donne aussi lieu à des prestations inégalement chronophages. C’est ainsi que nombre de rédacteurs web établissent leurs devis à partir d’une estimation du temps de travail requis.
Cependant, sur la plateforme Malt, c’est tout de même l’expérience et la satisfaction client qui orientent le plus souvent les TJM. Aussi, les écarts sont effrayants et la fourchette va de 120 à plus de 1000 euros par jour. La moyenne, néanmoins, est de 437 euros par jour pour un rédacteur ou un community manager expérimenté.
La facturation au temps
Cette tarification nécessite une analyse préalable des exigence et suppose l’établissement d’un brief détaillé. En considérant le temps requis pour ce projet, la plume pourra en déterminer le coût.
Un avantage ici : la clarté ! On peut toujours craindre que le prestataire s’efforce de gonfler sa production pour la facturer en conséquence. Il ajoute alors une phrase par-ci, un paragraphe par-là, et va jusqu’à faire croître le texte dans d’illégitimes proportions. Le tarif forfaitaire (qui peut toutefois intégrer une marge de flexibilité) est très prisé puisqu’il s’accompagne d’une visibilité budgétaire.
La communication avec votre potentiel prête-plume ne sera efficace qu’à la condition d’une explicitation approfondie de vos attentes. Si votre projet est clair, n’hésitez pas à abreuver votre interlocuteur de détails. Même en cas d’incertitudes. Il arrive néanmoins, et c’est le cas le plus fréquent, que vous n’ayez en esprit que les contours du livre à venir. Il arrive aussi que le commanditaire ait précisément défini sa cible et les objectifs qu’il souhaite atteindre par cette publication, mais que les moyens pour y parvenir n’aient pas été arrêtés. Dans ce cas, le bon prête-plume est d’abord un conseiller qui saura vous présenter le champ des possibles. Il y a là aussi un bon indicateur pour s'assurer que l'on a trouvé son rédacteur.