Prête-plume : rémunération et droits d'auteur

Simplifiez la collaboration avec votre prête-plume grâce à un modèle de contrat de droits d'auteur bien structuré et transparent.

Dans l'univers littéraire, entrepreneurial ou politique, le recours à un prête-plume (ou ghostwriter), est une pratique courante pour donner vie aux projets d'écriture. Secret de Polichinelle. Cette collaboration, parce qu’elle n'a rien d'évident, soulève toutefois nombre de questions autour de la rémunération et des droits d'auteur.

Cet article présente les différentes modalités de rémunération des prête-plumes (dans le cadre d'une rédaction de livre) et clarifie les implications juridiques liées aux droits d'auteur.

Stéphen Urani, prete plumeStéphen Urani, prete plume

Le prête-plume est un écrivain professionnel qui fournit des prestations allant de la réécriture jusqu’à la composition intégrale d’un ouvrage. En somme, il « prête » sa plume à un commanditaire, et rédige le texte en son nom. Cette collaboration concerne tous types d'ouvrages : autobiographies et biographies, romans, essais, formations, guides, mémoires d’entreprises, etc. Peu importe le genre, peu importe la cible, le prête-plume met son talent au service d’un commanditaire en respectant à la fois sa voix et son intention.

Comprendre le rôle du prête-plume

En savoir davantage sur le métier de prête-plume

La rémunération des prête-plumes varie selon plusieurs facteurs, notamment la nature du projet, sa complexité, la notoriété du commanditaire et les modalités contractuelles convenues. Quelles sont les principales formes de rémunération ?

Les modalités de rémunération des prête-plumes

1. La rémunération forfaitaire

Ici, le prête-plume perçoit une somme fixe pour l'ensemble du projet. Le montant, déterminé en amont, couvre l'intégralité du travail de rédaction. Cette approche présente l'avantage de la clarté et de la prévisibilité pour les deux parties. Pour le détail des pratiques, vous êtes invités à jeter un œil sur l’article consacré aux tarifs des prête-plumes.

2. La rémunération proportionnelle ou royalties

Dans ce modèle, le prête-plume reçoit une part des revenus générés par les ventes de l'ouvrage. Le pourcentage, contractuellement défini, permet au prête-plume de bénéficier du succès commercial du livre. C’est une option moins courante (sauf lorsque la plume est au service d'une maison d'édition), car elle nécessite une gestion administrative parfois complexe. Elle ouvre aussi le champ à toutes sortes de malentendus, d'incertitudes et de tensions...

3. La combinaison des deux modèles

Certaines collaborations prennent le parti d’une rémunération mixte, combinant ainsi le paiement forfaitaire initial aux royalties sur les ventes futures. L’intérêt de cette pratique consiste à équilibrer la sécurité financière du prête-plume et sa participation aux bénéfices éventuels de l'ouvrage. Pour le signataire, c’est aussi une manière de « motiver », de s'assurer d'un engagement maximal, s’il le juge nécessaire.

Prête-plume et droits d'auteur...

En France, le droit d'auteur confère à l'auteur d'une œuvre des droits patrimoniaux et moraux. Le prête-plume, en tant que rédacteur de l'œuvre, est initialement titulaire de ces droits. Toutefois, la nature même du ghostwriting implique souvent une leur cession au commanditaire. Il n'y a aucune règle établie en la matière et, aux yeux de certains, le métier soulève des questions éthiques. Un exemple ici avec ce récent article de Radio France sur une demande croissante de reconnaissance des prête-plumes.

1. La cession des droits patrimoniaux

La cession des droits patrimoniaux permet au commanditaire d'exploiter l'œuvre (publication, adaptation, etc.) et de percevoir les revenus qui en découlent. Cette cession doit être formalisée par un contrat écrit, précisant les modalités de la cession, sa durée, son étendue et la rémunération correspondante.

2. Le droit moral et le droit de paternité

Le droit moral, inaliénable et perpétuel, comprend notamment le droit de paternité, c'est-à-dire le droit pour l'auteur d'être reconnu comme tel. Dans le cadre du ghostwriting, le prête-plume peut choisir de renoncer à ce droit, permettant ainsi au commanditaire d'apparaître comme l'auteur officiel de l'œuvre. Cette renonciation doit être explicitement mentionnée dans le contrat.

Ma manière de procéder

En tant que prête-plume, je juge naturel de m'effacer dès l'ouvrage achevé. Je considère que le livre, une fois entre les mains du lecteur, mène une existence indépendante de mon intervention initiale. Ainsi, je ne réclame pas de royalties et facture uniquement la prestation de rédaction.

Outre sa clarté, cette approche repose sur la conviction que le succès d'un livre dépend de facteurs qui dépassent la seule qualité de l'écriture : stratégie de communication, relais médiatiques, distribution, entre autres. En d'autres termes, je ne revendique que les mérites qui me reviennent.

Une posture tranchée

Modèle de contrat

En me dépossédant totalement de l'œuvre après sa création, je permets au commanditaire de s'approprier pleinement le projet et de le porter selon sa vision. Cette démarche garantit une collaboration sereine et respectueuse des attentes de chacun.

Mes missions se nourrissant de la confiance du commanditaire, j’aime à afficher la plus grande transparence possible. Aussi, je donne volontiers à lire le contrat de cession de droits d’auteur soumis à mes clients en début de collaboration.

Ce qu'il faut retenir

Même si la discrétion est de mise, le recours à un prête-plume passe pour collaboration enrichissante. À bon droit, me semble-t-il. Cependant, il nécessite une compréhension claire des modalités de rémunération et des implications en matière de droits d'auteur. Quel que soit votre prestataire, il sera essentiel de formaliser ces aspects par un contrat détaillé, garantissant une relation transparente et équilibrée.